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Filière bovine en crise Les banques invitées à trouver des solutions pour alléger les contraintes financières des éleveurs (Mise à jour le 9 mars 2011)

Christine Lagarde et Bruno Le Maire, ministres de l'Economie et de l’Agriculture, ont demandé aux banques finançant le marché de l’agriculture d’aider les éleveurs en grandes difficultés à alléger le poids de leurs dettes en s’appuyant sur la panoplie d’outils financiers dont elles disposent. Aucune mesure nationale n’a été prise mais les responsables bancaires se sont engagés à trouver pour chaque dossier d'éleveur endetté qui leur est soumis, une solution appropriée.

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Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture et Christine Lagarde,
ministre de l'économie (© Terre-net Média)

Les cinq banques du marché de l’agriculture (Crédit agricole, Crédit Mutuel, Bpce, Cic, Bnp) ont été sollicitées ce 6 mars par Christine Lagarde et Bruno Le Maire, respectivement ministre de l’Economie et ministre de l'Agriculture à faire preuve de solidarité auprès des éleveurs en difficultés en étudiant au cas par cas leur dossier de prêts, afin d’aménager le remboursement de leurs annuités si la situation le justifie. Depuis des mois, après quatre ans de crise, les éleveurs de bovins viande sont pénalisés à la fois par la hausse des coûts de l’alimentation animale et par des cours insuffisamment rémunérateurs.

« Chacun devra trouver une solution »

La réunion des responsables des cinq banques de ce lundi répond au souhait émis le 19 février dernier, par le président de la République, Nicolas Sarkozy, alors qu’il visitait le 48 ème salon international de l’agriculture, d’étudier la possibilité d’étaler les remboursements des prêts des éleveurs qui ne voient pas la fin de la crise.

 

  Réactions

Déçue, la Fnb demande un « plan européen
de soutien à l’élevage viande »

Dans un communiqué paru le 8 mars quite aux annonces des ministres de l’économie et de l’agriculture, la Fédération Nationale Bovine, émanation de la Fnsea, « déplore le décalage entre la gravité de la situation de crise sur le terrain et le caractère limité de la réponse proposée, notamment avec l’absence de cadrage des dispositions ».
Elle « jugera sur les actes. Et dans ce contexte, elle demande que ce plan d’aménagement financier fasse l’objet impérativement d’un comité de suivi mis en place par le Préfet dans chaque département, afin de préciser et favoriser l’action des médiateurs »
« La Fnb demande également aux pouvoirs publics un « plan européen de soutien à l’élevage bovin-viande », à l’instar de la mesure précédemment mise en œuvre dans le secteur laitier ». Il serait complété par une hausse des restitutions communautaires pour favoriser l’exportation sur pays tiers. Enfin, la section spécialisée de la Fnsea « souligne le besoin d’engager dans les meilleurs délais les mesures structurelles d’appui à la production viande bovine sur l’enveloppe de 300 millions d’euros sur 3 ans annoncée par le Ministre de l’Agriculture en septembre dernier, et non mise en œuvre à ce jour dans le secteur ».

Confédération paysanne : « Enfin la possibilité d’une année blanche pour soulager les trésoreries ! »

« La Confédération paysanne se félicite qu’enfin les éleveurs aient la possibilité de reporter leurs annuités en fin de prêt. » « Cette mesure est une solution importante pour que les éleveurs puissent retrouver de la trésorerie. »
« Incapable d’avoir le courage politique de s’attaquer à une meilleure répartition des marges au sein de la filière, cette proposition est le minimum que le gouvernement pouvait faire. Les organismes bancaires, ont encore réalisé des bénéfices record cette année. Les banques doivent participer à restaurer la situation économique des paysans qui subissent cette crise. »

Aucune mesure nationale annoncée. Pas d’année blanche. « Les banques disposent d’une panoplie d’outils » pour atténuer l'endettement des éleveurs, a souligné Bruno Le Maire. L’étude au cas par cas de leur situation financière pourrait, dans certains cas, conduire à des consolidations de prêts de trésorerie par exemple. Bruno Le Maire n’a pas non plus exclu que les remboursements des prêts bonifiés puissent aussi être aménagés.

 

Le recours au médiateur du crédit

« Chacun devra trouver une solution », ont déclaré les deux ministres à plusieurs reprises. Et pour y parvenir, Chrisitine Lagarde a mentionné que le Médiateur du crédit « va consacrer son action dans le secteur agricole en se reposant sur un expert ». Un correspondant spécifique dans le secteur agricole va même être nommé dans chaque département. Et le 30 juin prochain, un compte rendu des actions menées sera remis au ministre de l’Agriculture.

Bruno Le Maire et Christine Lagarde comptent sur la bonne volonté des banquiers pour sauver à leur niveau une filière bovine « qu’il est exclu de voire disparaître » alors que les plans de soutiens se sont succédés.

L’effort demandé s’inscrit, selon Bruno Le Maire, dans une démarche de solidarité à laquelle tous les acteurs de la filière sont invités à adhérer, rappelant que l’Etat consacre de son côté 300 millions d’euros pour moderniser les filières élevage (annonce faite au Space 2010). C’est pourquoi aucun financement public n’a été ce lundi envisagé. En revanche, cet effort s’inscrit dans une volonté de restructurer la filière bovine pour être plus compétitive.

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